Les Labubu ne sont plus de simples figurines. En 2025, ces créatures venues d’Asie sont devenues un phénomène mondial. En à peine deux ans, elles ont conquis les vitrines des collectionneurs, les réseaux sociaux, les maisons de vente aux enchères… et même les podiums des fashionistas. Décryptage d’un jouet devenu une icône culturelle.
Origine d’une créature étrange et attachante
Né de l’imagination de Kasing Lung, artiste hongkongais installé aux Pays-Bas, Labubu est apparu pour la première fois dans ses livres illustrés pour enfants. Ce petit être aux grandes oreilles, aux yeux pétillants et aux dents acérées vit dans un univers magique et mélancolique, peuplé de monstres gentils et d’animaux fantastiques.
C’est en s’associant avec la marque chinoise Pop Mart, spécialisée dans les figurines d’art en blind box, que Labubu est devenu un produit culte. La première série remonte à 2018, mais c’est à partir de 2022 que l’engouement explose. En 2025, on compte plus de 150 variantes officielles, allant du simple jouet à des éditions ultra-limitées dorées à la feuille d’or.
Le concept : blind box, mystère et collection
Le format blind box (boîte surprise) est un ingrédient clé du succès. On achète un coffret sans savoir exactement quel personnage se cache à l’intérieur. Le mystère alimente la collection, l’échange, l’ouverture frénétique et même… la déception.
Chaque série comporte généralement :
- 12 figurines standards
- 1 ou 2 secrets ultra-rares
- Parfois un “chase figure” ou une édition spéciale limitée
Cette mécanique de rareté et de hasard stimule l’achat compulsif, l’échange communautaire, et renforce la dimension émotionnelle de la collection.
De l’objet design au phénomène mondial
Labubu a réussi là où beaucoup d’autres figurines ont échoué : séduire à la fois les enfants, les collectionneurs adultes et les passionnés d’art.
Pourquoi un tel succès ?
- Design unique entre mignon, étrange et expressif
- Personnalités multiples : Labubu se décline en magicien, pompier, sirène, vampire…
- Éditions saisonnières ou thématiques : Halloween, Nouvel An Lunaire, Cherry Blossom…
- Collaboration avec des artistes ou des marques : Moleskine, Uniqlo, Sanrio, etc.
- Packaging haut de gamme : boîtes soignées, illustrations originales
En 2025, les Labubu ont conquis non seulement l’Asie, mais aussi l’Europe et l’Amérique du Nord. Les files d’attente devant les boutiques Pop Mart sont fréquentes à Tokyo, Londres, Paris ou New York lors des sorties de séries rares.
Prix fous et marché secondaire
Le marché de revente des Labubu est devenu un écosystème à part entière. Sur Vinted, eBay, StockX ou des groupes Facebook, les prix s’envolent :
- Figurine standard : 12 à 18 € en boutique
- Édition rare ou “secret” : jusqu’à 300 € sur le marché gris
- Labubu taille humaine (édition galerie) : vendu 150 000 $ à Pékin en 2025
- Séries scellées vintage (2020–2022) : 500 à 3 000 € pour des collections complètes
Les collectionneurs hardcore investissent dans des vitrines, assurent leurs pièces, et organisent leurs collections comme de véritables galeries personnelles.
Une culture et une communauté passionnées
Autour des Labubu s’est formée une communauté mondiale de fans :
- Création de comptes Instagram spécialisés, parfois avec des milliers d’abonnés
- Unboxing en direct sur TikTok ou Twitch
- Concours de photos, customs (figurines modifiées), fan art
- Groupes Discord pour échanger, s’entraider et revendre
- Présence en conventions pop culture (Comic Con, Toy Fair, Japan Expo…)
Au-delà du simple achat, il s’agit d’un mode de vie où chacun construit sa propre histoire avec les personnages.
Contrefaçons et surchauffe du marché
Comme tout produit en vogue, Labubu n’échappe pas à son lot de dérives :
- Contrefaçons vendues en masse sur des sites comme AliExpress ou Temu, difficilement distinguables pour les novices
- Drops trop fréquents : certains fans se plaignent de la multiplication des séries, qui dilue la rareté et la magie
- Spéculation excessive : certains achètent en gros pour revendre immédiatement au triple du prix
Pop Mart a réagi en mettant en place un système de QR code de vérification et en limitant les quantités par client sur certaines plateformes officielles.
Comment bien débuter sa collection Labubu en 2025 ?
Conseils pratiques :
- Commencer par une seule série, ex. “Animal Series” ou “Fantasy Land”
- Se fixer un budget mensuel ou annuel
- Garder les boîtes intactes pour préserver la valeur
- Investir dans une vitrine anti-UV pour exposer et protéger
- Rejoindre une communauté d’échange pour éviter les arnaques
Et après ? Le futur de Labubu
Pop Mart continue d’innover avec plusieurs pistes pour l’avenir :
- Collaborations sous licence (Harry Potter, Ghibli, etc.)
- Version connectée : rumeurs d’une appli compagnon AR
- Expositions d’art en Asie et bientôt en Europe
- Labubu animés : des courts-métrages ou une série sont en projet
Labubu semble destiné à s’imposer comme une figure emblématique du toy art, à mi-chemin entre le jouet, l’objet de collection et la pièce d’art contemporain.